EU Workers : une agence d’intérim de travailleurs europeéns
Le mythe du plombier polonais est bien loin derrière nous… Pour répondre à la pénurie de travailleurs dans le secteur du bâtiment, de l’industrie ou du tourisme, les entreprises n’ont désormais pas d’autre choix que de faire appel à des agences d’intérim spécialisées dans les travailleurs étrangers, comme EU Workers.
Des intérimaires pour combler le manque de main d’œuvre
Après quinze années d’expérience dans le domaine du détachement, durant lesquels il a placé des milliers de compagnons polonais et roumains, Radoslaw Galka a fondé en 2020 une agence d’intérim basée en France, EU Workers. Il aide depuis les entreprises du bâtiment et de la construction, de l’industrie ou de l’hôtellerie-restauration à combler la pénurie de travailleurs qui fait rage, grâce à des employés hautement qualifiés venus majoritairement d’Europe centrale.
Rien que dans le secteur de l’industrie, l’Insee rapporte que 67% des chefs d’entreprise ont de grandes difficultés à recruter du personnel. Le nombre d’emplois vacants y était de 61 000 en 2022, soit le double de l’année précédente. Du jamais vu… Depuis 1991 ! Et dans le tourisme ou le bâtiment, mêmes difficultés : les employés sont trop peu nombreux, débordés, les chantiers prennent du retard, les coûts augmentent, et les constructeurs ou hôteliers peinent à s’y retrouver.
En comparaison, l’Europe centrale regorge de candidats – prêts à se déplacer partout en France. Rien qu’au niveau de EU Workers, il faut compter 700 intérimaires en mission. Et ils seraient, à en croire Radoslaw Galka, d’excellents éléments. “C’est presque culturel, plaisante-t-il. La mentalité post-communiste les a poussés à être volontaires, polyvalents, à se débrouiller et s’extirper de chaque situation délicate, quelles que soient les circonstances…”
Dans le midi, à Lyon, en Bretagne ou à Paris, l’agence de travail temporaire s’occupe de tout ! Fini la paperasse… “Nous vérifions les compétences de chacun grâce à des tests, puis nous chargeons de toute la gestion de la logistique, précise Radoslaw Galka. Les travailleurs sont véhiculés et logés par nos soins”. Ce type de prestations, qu’on observait uniquement dans les sociétés de détachement il y a encore quelques années, permet aux clients de se délester d’un poids considérable. “Nous travaillons aussi bien avec des PME que de grands groupes, mais dans les deux cas, ajoute à ce sujet le fondateur, ils n’ont pas toujours les compétences ou le temps de s’en occuper.” Résultat : les clients n’ont plus qu’à profiter des avantages de l’intérim, comme la flexibilité des contrats, qui peuvent s’étendre jusqu’à 18 mois.
Former des travailleurs en réalité virtuelle : le pari sur l’avenir de EU Workers
Pour répondre à la demande des entreprises, EU Workers s’appuie aussi sur des outils numériques. Leurs clients peuvent soumettre une demande au téléphone ou directement en ligne, et obtenir une réponse concrète et une proposition de candidats en une semaine seulement… Mais cela ne s’arrête pas là.
Depuis plusieurs mois maintenant, l’agence développe des projets pilotes innovants pour former de nouveaux travailleurs grâce aux nouvelles technologies. Au Kenya, une cinquantaine de soudeurs ont été initiés au métier par EU Workers… avec un logiciel en réalité virtuelle !
Soutenue par l’ambassade de France, cette initiative baptisée “Dig In Vision” devrait permettre de répondre à la pénurie, devenue “critique”, de soudeurs dans l’Hexagone. “C’est un métier très technique qui demande des compétences précises et est très recherché, partout, nous raconte Radoslaw Galka. Depuis que les pays de l’est sont entrés dans l’UE, les soudeurs polonais ou roumains arrivent à trouver de très bons salaires dans leur pays, et n’ont même plus d’avantages à venir en France pour y exercer.”
Pour combler ce manque avec une main d’œuvre qualifiée, Radoslaw Galka a dû rivaliser d’imagination. Il nous confie que la VR intéresse déjà d’autres pays, et d’autres secteurs. “La problématique est aujourd’hui transeuropéenne. Et elle ne risque pas de s’amenuiser si on ne fait rien, explique le fondateur de l’agence d’intérim. La nouvelle génération est peu intéressée par les métiers manuels, auxquels elle préfère bien souvent des carrières comme le marketing ou les réseaux sociaux. Pour les entreprises et les gouvernements, c’est un vrai sujet !”
Le mythe du plombier polonais, qui viendrait prendre les emplois des locaux à leurs dépends, est donc bien loin derrière nous… L’économie n’a aujourd’hui plus d’autre choix que de recruter à l’étranger, d’aller plus loin que ses propres frontières pour trouver du personnel qualifié… Après l’Europe de l’est et le Kenya, EU Workers penche d’ailleurs sur un projet au Vietnam. Pour l’agence, ce ne sont pas les clients et la demande qui manquent… En un an, son chiffre d’affaires a pas moins que doublé. De quoi lui présager un bel avenir !